En ce moment c’est la page blanche. Blanche, blanche, blanche. Alors, à défaut d’écrire, je lis. Et au lieu de vous raconter des histoires et des salades, je me suis dis – pourquoi pas, vous faire une petite liste des livres qui m’inspirent ?
Les aventurières et les exploratrices du tonnerre lancent donc officiellement la première série des « 3 livres incontournables ». Voici donc 3 livres que je vous recommande de lire absolument, sur des femmes qui n’ont froid ni aux yeux, ni au coeur.
Une femme chez les chasseurs de têtes
Titaÿna
Les incroyables récits d’une pionnière du journalisme littéraire dans les années 1920, Titaÿna, alias Elisabeth Sauvy. A travers des textes journalistiques et poétiques, elle nous emmène avec elle au fin fond la jungle indonésienne dans une tribu anthropophage ou encore dans le désert à la suite d’une caravane chargée de cadavres en direction de la Mecque.
Dans « Une femme chez les chasseurs de têtes », en plus de la beauté des textes et des situations extrêmes qu’elle y raconte, Titaÿna y dévoile aussi les dessous de sa vie de reporter. Sa condition de femme dans un milieu exclusivement masculin, les difficultés financières liées à son métier, et son désir d’aventure qui consume tout le reste. Elle y découvre aussi les conditions sur le terrain, l’hygiène déplorable, les maladies, sa place de femme.
Pourquoi ce livre ? Titaÿna donne ici deux clés essentielles du voyage : l’absence de préjugés pour aller à la rencontre de l’autre et la résilience physique pour évoluer dans un milieu hostile. A la lecture de ce livre, passer la nuit dans un village cannibale un soir de fête des morts vous paraitra facile, voir presque désirable. Vous pouvez aussi écouter un extrait de ce livre sur le très joli projet Livres sur écoute, lu par celui qui m’a offert ce livre.
Carnets de reportages du XXIème siècle
Manon Quérouil-Bruneel et Véronique de Viguerie
Un tandem explosif qui carbure au culot. Manon Quérouil-Bruneel est journaliste, Véronique de Viguerie, photographe. Toutes deux blondes et aux pupilles qui pétillent. Dans ce très beau livre, tant par la forme que par son contenu, elles livrent un très joli témoignage. Celui du chassé croisé entre l’écriture et l’image, celui de deux femmes reporters de guerre.
On y découvre des reportages sous la forme d’un carnet de voyage assez intime, au Soudan, en Afghanistan, en Somalie ou encore en Irak, . Des situations cocasses, des histoires émouvantes et éprouvantes. Deux femmes, lumineuses, qui n’ont peur de rien, qui font un métier fabuleusement dangereux et un travail d’une qualité exceptionnelle. S’y rajoute une simplicité toute belle à raconter les dessous de leur métiers, la préparation, le matériel, leurs soutiens et leurs galères.
Pourquoi ce livre ? Ce livre réconcilie deux images qui semblent diamétralement opposées, celle du reporter de guerre et celle de la femme, de la mère aussi puisqu’elles le sont toutes deux. Rencontrer un chef de guerre nigérian avec dans sa valise un bikini, un carnet fleuri et un marie-Claire, check. Véronique de Viguerie a été récemment récompensée par le Visa d’Or du Festival 2018 du photo-journalisme Visa pour l’Image à Perpignan.
Le Grand Marin
de Catherine Poulain
Le récit semi-autobiographique et le premier roman d’une femme qui a commencé à voyager très jeune et qui en parle très tard. Aujourd’hui, à 58 ans, éleveuse de chèvres dans les Pyrénées, hier, à 30 ans pêcheuse de crabes en Alaska.
« Le Grand Marin » est le récit du voyage de Lili Colt, jeune française qui fuit un confort devenu trop inconfortable. On partage avec elle la découverte de la rude vie de marin pêcheur, les hommes durs, le froid glacial, la morsure du sel, la fatigue, la violence physique et verbale, l’alcool, la peur, la joie. Et on partage surtout sa passion. Pour la mer, pour la pêche, pour cette vie qu’elle a choisie.
Pourquoi ce livre ? La passion de cette femme, sa résolution à faire un métier dit « métier d’homme ». Et sa grande féminité, qui ne se définit pas par le port de talons ou le parfum qu’elle dégage. Une grande histoire d’amour, de soi et de l’autre. Parce qu’elle me fait penser à Mad Mary, une très belle femme à la rude vie.
Bonnes lectures !