23 août 2013 – L’officier de douane tamponne vigoureusement mon passeport pour arrêter le flot continu de mon babillement surexcité.

Yeah, yeah, yeah, welcome to the United States of America, Sweetheart.

Je pense que c’est à ce moment là que je suis tombée amoureuse de ce pays. J’y peux rien, j’ai un cœur d’amoureuse. Qui me fait faire mon sac et dire au-revoir. Allez salut, je me barre! Et puis, boum-boum, boum-boum le cœur repart. Mais vous le saviez déjà, non? Et ce pays, contre toute attente, lui en a donné des choses pour lesquelles battre. Mais je vous vois venir. Je vous vois venir à des kilomètres.

« Attends, attends, on parle bien du temple du Big Mac, des fusils à gogos, des rednecks en treillis, des amishs et des trumpistes ? The US freaking A? »

On parle bien de la même chose. Bon. Franchement? J’ai choisi Madison grâce à Google Earth. Une ville entourée de lacs, avec du vert autour, c’est tout ce que je voulais. Il ne m’en fallait pas plus et honnêtement, je ne m’attendais pas à plus.

 

« Bon. Ok, pourquoi pas. Mais Madison. Madison, Wisconsin ? »

Le Wisconsin

[BLANC GENANT]

La Creuse des Etats Unis, le mot qui glace le sang de tout bon pionnier. Et qui déclenche immanquablement un petit rire tinté de pitié. C’est comme si un espagnol vous disait qu’il allait faire son Erasmus dans la Creuse quoi.

Bethany : Were they sent to Hell?
Matatron : Worse. Wisconsin

– Dogma, 1999

En attendant, Madison à été élue « Best place to live » par Livability en 2015, comprends selon Forbes le plus grand nombre de PhDs des Etats-Unis et a quand même réussi à séduire une Auvergnate avec son fromage. Oui vous avez bien entendu.

La vérité c’est que cette ville est une espèce d’île enchantée, avec un petit nom qui lui va bien,  « 78 square miles surrounded by reality ». Foison de paillettes, de bisounours et de licornes. Et même si, comme dans toutes les villes campus américaines, les drogues font légion, ce n’est pas de ça dont je vous parle. Coquins.

 

Alors pourquoi cette ville en met plein la vue ?
Soyons sobre et parlons peu.

  • Terrain de jeu de nombreux activistes libéraux et oh combien progressistes, Madison est jumelée avec des villes au Vietnam et à Cuba. Et ce n’est pas la faute d’un doigt qui s’est égaré sur un atlas.

  • Sur la place du Capitole, un magasin porte le nom de « Fromagination ». Ils vendent des fromages. Des fromages pleins de moisi. Et zut à Pasteur.

  • Mendota, Monona, Wingra et Waubesa. Quatre lacs magnifiques aux noms mystiques. Si vous y restez trop longtemps, vous sortirez couverts d’affreuses pustules et risquez fort de croiser un banc de poissons ventres à l’air. Tout n’est toujours pas rose au pays de Casimir.

  • The Onion, journal parodique, n’est autre que le Grand Père du Gorafi et a vu le jour dans cette ville. Ca vous en bouche un coin, hein ?

  • Madtown, comme on l’appelle souvent, voit tous les ans ses 40 000 étudiants se travestir pour les fêtes de Freakfest, Halloween et Mifflin. Je n’en ai aucun souvenir. Bizarre.

  • Leur mascotte est un blaireau. Un blaireau. Comme quoi, ils n’ont plus rien à prouver à personne.

Madison – 43° 04′ 29″ Nord – 89° 23′ 04″ Ouest