Coyhaique (prononcez [coy aïe iké]), capitale de la région d’Aysen, au Nord de la Patagonie chilienne, est situé sur la Carretera Austral, route qui relie la ville de Puerto Montt à Villa O’Higgins. Le goudron qui recouvre la route mythique s’arrête à Coyhaique, ou celle-ci redevient piste. La largeur de celle-ci ne dépasse pas les 5 mètres et la poussière que remuent les bus, camions et jeeps recouvre les nombreux cyclistes d’un épais manteau blanc.

Coyhaique est une jolie petite ville, entourée par de nombreuses rivières, lacs et rivières. Une petite ville de 50 000 âmes, dont Ramón. Ramón Bellman.

Ramon

Je me ballade sous la chaleur torride de l’été Patagon, appareil photo sous le bras et sourire benêt aux lèvres. Au coin  la rue, j’entends un homme crier, et des chiens qui jappent à qui mieux mieux. Il n’a pas l’air content ce bonhomme dis-donc…

Je m’arrête un instant, fascinée par le visage de cet homme, taillé par les vents de la Vallée et tanné par son soleil… Il ne me prête pas la moindre attention, s’occupe à organiser ses affaires sur un banc, entouré des chiens maintenant joyeux, qui remuent la queue. Je tente un timide, « Hola, ¿qué tal? ».  Il me répond dans un grognement incompréhensible pendant 2 minutes, jusqu’à ce que, impassible, je ne lui tende la main. « Hola, ¿qué tal? ».

« Me llamo Ramón!! », me hurle-t-il en pleine face. « Hola, Ramón ». Son visage s’éclaire, il me raconte plein de trucs que je ne comprends pas, tout en hurlant, comme si il n’avait plus que ce moyen d’expression pour se faire entendre.

« Clac!! ». Je prends une photo. « Me llamo Ramón Bellman ! ». Il me fait comprendre que c’est un nom que je ne dois pas oublier et me le fait écrire dans mon petit carnet noir. « Ecris sinon tu vas l’oublier! ». Je l’écris, bonne élève, et il me sourit, rassuré. Son nom ne sera pas oublié. « Ramón Bellman, me llamo Ramón Bellman ».

Ramon –  « En germanique, le conseil, le protecteur »